Les plantes vivaces qui résistent à 40°C : Leur secret pour une robustesse exceptionnelle

Face aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, les jardins subissent un stress thermique considérable. Pourtant, certaines plantes vivaces ont développé des mécanismes d’adaptation remarquables leur permettant de prospérer même lorsque le thermomètre affiche 40°C. Ces végétaux extraordinaires, véritables champions de la résistance, transforment nos espaces verts en oasis de fraîcheur malgré la canicule. Leur capacité à survivre dans des conditions extrêmes résulte d’adaptations physiologiques fascinantes développées au cours de millions d’années d’évolution. Dans ce guide complet, nous analysons les caractéristiques de ces plantes exceptionnelles et partageons des conseils pratiques pour créer un jardin résistant aux températures extrêmes.

Les mécanismes d’adaptation des plantes résistantes à la chaleur extrême

Les plantes capables de supporter des températures de 40°C ne doivent pas cette capacité au hasard. Leur robustesse face aux conditions extrêmes résulte d’adaptations physiologiques et morphologiques sophistiquées, perfectionnées au fil de l’évolution. Comprendre ces mécanismes nous permet de mieux apprécier pourquoi certaines espèces prospèrent là où d’autres périssent.

L’une des stratégies les plus efficaces adoptées par ces végétaux est la modification de leur feuillage. Les feuilles des plantes thermotolérantes présentent souvent une couche cireuse qui limite l’évaporation de l’eau. Cette cuticule agit comme un film protecteur qui maintient l’humidité à l’intérieur des tissus végétaux. D’autres espèces ont développé des feuilles réduites, étroites ou divisées, diminuant ainsi la surface exposée au soleil et limitant la perte d’eau par transpiration.

La pilosité constitue un autre mécanisme remarquable. Les poils présents sur les feuilles et les tiges de nombreuses plantes méditerranéennes et désertiques créent une couche d’air isolante qui protège la plante des rayons brûlants du soleil. Ces minuscules structures reflètent la lumière et diminuent la température de surface des feuilles, parfois de plusieurs degrés.

Le système racinaire, clef de voûte de la résistance

Sous terre se joue une partie fondamentale de la résistance à la chaleur. Les racines des plantes thermotolérantes sont généralement plus profondes ou plus étendues que la moyenne, leur permettant d’accéder à des réserves d’eau inaccessibles pour d’autres végétaux. Certaines espèces développent un réseau racinaire pouvant atteindre plusieurs mètres de profondeur.

Le métabolisme adapté représente un autre facteur déterminant. De nombreuses plantes résistantes à la chaleur utilisent la photosynthèse CAM (Crassulacean Acid Metabolism) ou C4, des variantes plus efficaces de la photosynthèse classique (C3) dans les environnements chauds et secs. Ces mécanismes leur permettent d’absorber le dioxyde de carbone la nuit lorsque les températures sont plus basses, réduisant ainsi la perte d’eau pendant les heures chaudes de la journée.

La capacité de stockage d’eau constitue une adaptation supplémentaire. Les plantes succulentes comme les sedums ou les agaves stockent l’eau dans leurs tissus, créant des réserves utilisables pendant les périodes de sécheresse. Cette caractéristique leur confère leur aspect charnu distinctif et leur remarquable tolérance aux conditions arides.

La dormance estivale représente une stratégie ultime de survie. Certaines vivaces entrent en période de repos pendant les mois les plus chauds, ralentissant leur métabolisme et limitant leurs besoins en eau. Cette adaptation, appelée estivation, permet à la plante de survivre jusqu’au retour de conditions plus favorables.

  • Modifications du feuillage (cuticule cireuse, feuilles réduites)
  • Présence de poils réfléchissants
  • Systèmes racinaires profonds ou étendus
  • Métabolismes photosynthétiques adaptés (CAM ou C4)
  • Capacité de stockage d’eau
  • Dormance estivale

Les championnes méditerranéennes : vivaces ensoleillées et aromatiques

Le bassin méditerranéen, avec son climat caractérisé par des étés chauds et secs, constitue un véritable laboratoire d’évolution pour les plantes résistantes à la chaleur. Ces régions ont donné naissance à des espèces parfaitement adaptées aux températures extrêmes, qui non seulement survivent mais s’épanouissent sous un soleil de plomb.

La lavande (Lavandula) figure parmi les reines incontestées de cette catégorie. Ses feuilles argentées couvertes de minuscules poils reflètent la lumière solaire et réduisent l’évaporation. Son système racinaire profond lui permet d’aller chercher l’humidité loin sous la surface du sol. Plusieurs variétés comme la lavande papillon (Lavandula stoechas) ou la lavande dentée (Lavandula dentata) montrent une résistance particulièrement impressionnante aux pics de chaleur dépassant 40°C.

Le romarin (Rosmarinus officinalis) impressionne par sa capacité à prospérer dans les conditions les plus hostiles. Ses feuilles étroites, coriaces et recouvertes d’une substance cireuse limitent la perte d’eau, tandis que ses huiles essentielles créent une atmosphère rafraîchissante autour de la plante. Des cultivars comme ‘Prostratus’ ou ‘Tuscan Blue’ se distinguent par leur endurance exceptionnelle face aux canicules.

La sauge officinale (Salvia officinalis) et ses nombreuses cousines ornementales comme la sauge de Jérusalem (Phlomis fruticosa) possèdent des feuilles duveteuses qui créent une barrière contre la déshydratation. Leur système racinaire étendu leur permet de survivre pendant de longues périodes sans arrosage une fois établies.

Les vivaces fleuries qui défient le thermomètre

Le gaura (Gaura lindheimeri), avec ses fleurs délicates ressemblant à des papillons, trompe par son apparence fragile. Cette vivace nord-américaine possède une résistance extraordinaire à la chaleur et à la sécheresse grâce à sa racine pivotante profonde. Florifère jusqu’aux premières gelées, elle continue de produire ses élégantes fleurs blanches ou roses même lorsque le thermomètre dépasse allègrement les 40°C.

Les échinacées (Echinacea purpurea et ses hybrides) comptent parmi les vivaces fleuries les plus résistantes aux conditions extrêmes. Originaires des prairies nord-américaines, elles ont évolué pour supporter des étés torrides et des hivers glacials. Leur système racinaire profond leur confère une tolérance remarquable à la sécheresse une fois établies.

L’achillée millefeuille (Achillea millefolium) et ses nombreux cultivars colorés défient les étés les plus chauds avec une facilité déconcertante. Ses feuilles finement découpées réduisent la surface d’évaporation, tandis que son système racinaire étendu lui permet d’accéder à l’humidité même dans les sols les plus secs.

  • Lavande (Lavandula spp.) – Résistance exceptionnelle grâce à ses feuilles argentées
  • Romarin (Rosmarinus officinalis) – Adaptations multiples contre la déshydratation
  • Sauge (Salvia spp.) – Feuillage duveteux protecteur
  • Gaura (Gaura lindheimeri) – Racine pivotante profonde
  • Échinacée (Echinacea spp.) – Adaptée aux conditions climatiques extrêmes
  • Achillée (Achillea spp.) – Feuillage finement divisé limitant l’évaporation

Les succulentes et plantes grasses : maîtresses de la conservation de l’eau

Les succulentes représentent l’aboutissement de millions d’années d’évolution dans les environnements les plus hostiles de notre planète. Ces plantes extraordinaires ont développé des adaptations biologiques qui leur permettent non seulement de survivre mais de s’épanouir dans des conditions où la température dépasse régulièrement les 40°C. Leur secret réside dans leur capacité incomparable à stocker l’eau dans leurs tissus charnus.

Les sedums, également appelés orpins, constituent l’une des familles de succulentes les plus diversifiées et les plus résistantes. Des variétés comme Sedum acre, Sedum rupestre ou Sedum spectabile transforment les jardins rocailleux en oasis colorées malgré la canicule. Leurs feuilles épaisses et charnues fonctionnent comme des réservoirs d’eau, tandis que leur métabolisme CAM leur permet de limiter les pertes hydriques pendant les heures les plus chaudes.

Les joubarbes (Sempervivum) portent bien leur nom latin qui signifie « toujours vivant ». Ces rosettes compactes résistent à des conditions que peu d’autres plantes peuvent endurer. Leur forme en rosette minimise la surface exposée au soleil, tandis que leurs feuilles imbriquées réduisent l’évaporation. Des espèces comme Sempervivum tectorum ou Sempervivum arachnoideum peuvent supporter des températures extrêmes tout en conservant leur beauté géométrique fascinante.

Les agaves impressionnent par leur silhouette architecturale et leur incroyable tolérance aux conditions désertiques. L’Agave americana et l’Agave parryi, entre autres, possèdent des adaptations multiples à la chaleur extrême : cuticule épaisse et cireuse, feuilles orientées pour minimiser l’exposition solaire directe, et métabolisme CAM hautement efficace. Certaines espèces peuvent survivre plusieurs années sans précipitations significatives.

Les adaptations uniques des plantes du désert

L’aloe vera et ses nombreux cousins botaniques illustrent parfaitement les stratégies d’adaptation aux environnements arides. Leurs feuilles charnues contiennent un gel composé à 95% d’eau, constituant une réserve précieuse pendant les périodes de sécheresse prolongée. Leur épiderme épais et leur ouverture stomatique nocturne leur permettent de minimiser les pertes d’eau tout en maintenant une photosynthèse efficace.

Les euphorbes succulentes comme Euphorbia myrsinites ou Euphorbia characias présentent des adaptations convergentes avec les cactus, bien qu’elles appartiennent à une famille botanique différente. Leur sève laiteuse toxique décourage les herbivores, tandis que leurs tiges et feuilles charnues stockent efficacement l’eau. Certaines espèces peuvent survivre dans des sols rocailleux où les températures de surface dépassent 60°C.

Les opuntias ou figuiers de Barbarie (Opuntia spp.) comptent parmi les cactus les plus résistants au froid comme à la chaleur extrême. Leurs raquettes aplaties maximisent la photosynthèse tout en minimisant l’exposition au soleil, tandis que leurs épines créent un microclimat protecteur. Des variétés comme Opuntia humifusa ou Opuntia phaeacantha peuvent prospérer dans une large gamme de climats, supportant des températures caniculaires avec une facilité déconcertante.

  • Sedums (Sedum spp.) – Métabolisme CAM et feuilles réservoirs
  • Joubarbes (Sempervivum spp.) – Structure en rosette protectrice
  • Agaves (Agave spp.) – Cuticule cireuse et orientation des feuilles optimisée
  • Aloes (Aloe spp.) – Gel hydratant interne et épiderme épais
  • Euphorbes succulentes (Euphorbia spp.) – Sève protectrice et tissus de stockage
  • Opuntias (Opuntia spp.) – Forme aplatie optimisant les échanges gazeux

Les graminées ornementales : flexibilité et grâce sous haute température

Les graminées ornementales constituent l’un des groupes de plantes les plus résilients face aux températures extrêmes. Leur structure flexible et leur physiologie adaptée leur permettent de plier sans rompre sous les assauts de la canicule. Ces végétaux, qui évoquent les vastes prairies sauvages, apportent mouvement et légèreté aux jardins contemporains tout en offrant une résistance exceptionnelle aux conditions les plus difficiles.

La stipe (Stipa tenuissima), surnommée « cheveux d’ange », fascine par ses fines feuilles qui ondulent au moindre souffle d’air. Cette graminée originaire des régions arides du Mexique possède des adaptations remarquables à la chaleur et à la sécheresse. Ses feuilles filiformes réduisent la surface d’évaporation, tandis que sa couleur paille naturelle reflète efficacement les rayons solaires. Même lorsque le thermomètre affiche 40°C, la stipe conserve son port gracieux et sa capacité à créer un effet de brume dorée dans le jardin.

Le miscanthus (Miscanthus sinensis) impressionne par sa stature imposante et sa robustesse à toute épreuve. Ses racines profondes lui permettent d’accéder à l’humidité du sol même pendant les périodes les plus sèches. Des cultivars comme ‘Gracillimus’, ‘Malepartus’ ou ‘Morning Light’ combinent résistance exceptionnelle à la chaleur et valeur ornementale indéniable. Leurs feuilles étroites limitent la transpiration, tandis que leur métabolisme C4 optimise l’efficacité photosynthétique même sous des températures caniculaires.

Le pennisetum (Pennisetum alopecuroides) ou herbe aux écouvillons séduit par ses épis duveteux qui captent la lumière du soleil. Cette graminée originaire d’Asie a développé une tolérance remarquable aux conditions extrêmes. Son système racinaire dense et fibreux stabilise les sols tout en explorant efficacement les réserves d’eau souterraines. Des variétés comme ‘Hameln’ ou ‘Little Bunny’ conservent leur beauté même au plus fort de l’été.

Les graminées bleues et argentées : réflectrices de chaleur

La fétuque bleue (Festuca glauca) constitue l’archétype des graminées adaptées aux environnements chauds et secs. Sa couleur bleu-gris n’est pas qu’esthétique – elle reflète efficacement les rayons solaires, réduisant significativement la température des tissus végétaux. Cette petite graminée en touffe forme des coussins compacts qui conservent leur couleur intense même sous un soleil de plomb. Des cultivars comme ‘Elijah Blue’ ou ‘Boulder Blue’ montrent une résistance particulièrement impressionnante à la chaleur extrême.

L’elymus ou élyme des sables (Elymus arenarius) impressionne par son feuillage bleu-argenté qui semble défier les lois de la nature. Cette graminée côtière, adaptée aux dunes brûlantes et aux embruns salés, possède une cuticule cireuse qui limite drastiquement les pertes d’eau. Son système racinaire extensif lui permet de stabiliser les sols sableux tout en accédant à l’humidité profonde. Même dans les jardins urbains soumis à l’effet d’îlot de chaleur, l’élyme conserve sa silhouette architecturale distinctive.

Le schizachyrium (Schizachyrium scoparium), également appelé barbon à balais, représente l’une des graminées nord-américaines les plus résistantes aux températures extrêmes. Originaire des prairies soumises à des étés torrides, cette plante a développé un métabolisme C4 hautement efficace qui lui permet de poursuivre sa photosynthèse même lorsque d’autres végétaux entrent en dormance. Sa coloration automnale cuivrée ou pourprée ajoute une dimension supplémentaire à sa valeur ornementale.

  • Stipe (Stipa tenuissima) – Feuilles filiformes réduisant l’évaporation
  • Miscanthus (Miscanthus sinensis) – Métabolisme C4 et racines profondes
  • Pennisetum (Pennisetum alopecuroides) – Système racinaire dense et fibreux
  • Fétuque bleue (Festuca glauca) – Couleur réfléchissante et forme compacte
  • Élyme des sables (Elymus arenarius) – Cuticule cireuse protectrice
  • Schizachyrium (Schizachyrium scoparium) – Métabolisme adapté aux conditions extrêmes

Créer un jardin thermotolérant : stratégies et associations gagnantes

Aménager un jardin capable de résister à des températures de 40°C nécessite une approche holistique qui va au-delà de la simple sélection de plantes robustes. La création d’un écosystème résilient repose sur une compréhension approfondie des microclimats, des techniques d’économie d’eau et des synergies entre végétaux. Un aménagement bien pensé transforme un espace potentiellement hostile en un havre de fraîcheur relative, même pendant les périodes caniculaires.

La préparation du sol constitue la fondation d’un jardin thermotolérant. Un sol riche en matière organique retient mieux l’humidité tout en favorisant un développement racinaire profond. L’incorporation de compost, de fumier bien décomposé ou de terreau de feuilles améliore significativement la structure du sol et sa capacité de rétention d’eau. Dans les régions particulièrement arides, l’ajout d’hydrorétenteurs naturels comme la bentonite peut s’avérer bénéfique pour les plantations nouvelles.

Le paillage représente l’une des stratégies les plus efficaces pour préserver l’humidité du sol et modérer sa température. Une couche de 5 à 8 cm de paillis organique (écorces, paille, feuilles broyées, coques de cacao) réduit l’évaporation jusqu’à 70% tout en limitant la compétition des adventices. Les paillis minéraux comme les graviers ou la pouzzolane, particulièrement adaptés aux plantes méditerranéennes et succulentes, réfléchissent la chaleur tout en créant un effet décoratif durable.

La conception spatiale du jardin influence considérablement sa résilience face aux températures extrêmes. La création de zones d’ombre stratégiques, l’utilisation de pergolas végétalisées avec des plantes grimpantes comme la bignone (Campsis radicans) ou la glycine (Wisteria sinensis), et l’installation de voiles d’ombrage amovibles permettent de tempérer les zones les plus exposées. L’orientation des plantations par rapport au soleil et aux vents dominants peut créer des microclimats favorables même dans les jardins de taille modeste.

Techniques d’arrosage optimisées pour les climats chauds

L’irrigation goutte-à-goutte représente la méthode la plus efficiente pour les jardins soumis à des températures extrêmes. Ce système délivre l’eau directement au niveau des racines, minimisant les pertes par évaporation et ruissellement. L’installation de programmateurs intelligents capables d’ajuster l’arrosage en fonction des conditions météorologiques optimise davantage l’utilisation de cette ressource précieuse. Pour les plantes en pot, les réservoirs d’eau intégrés ou les systèmes d’irrigation par mèche permettent un approvisionnement constant sans gaspillage.

La technique du bassin de plantation légèrement creusé autour des végétaux permet de concentrer l’eau d’arrosage ou de pluie directement au niveau du système racinaire. Cette méthode traditionnelle, utilisée depuis des millénaires dans les régions arides, s’avère particulièrement efficace pour les arbustes et les vivaces de grande taille. Combinée à un paillage épais, elle maximise l’efficacité de chaque goutte d’eau.

La collecte des eaux de pluie représente une stratégie complémentaire incontournable. L’installation de citernes connectées aux gouttières permet de constituer une réserve précieuse pour les périodes sèches. Même dans les régions où les précipitations se concentrent sur quelques mois, un système de stockage bien dimensionné peut couvrir une partie significative des besoins d’arrosage annuels. Des solutions discrètes comme les cuves enterrées ou intégrées dans l’architecture du jardin allient fonctionnalité et esthétique.

Associations de plantes stratégiques pour un jardin résilient

Le concept de plantation en strates optimise l’utilisation de l’espace tout en créant un microclimat favorable. En combinant des plantes de différentes hauteurs – arbustes, vivaces moyennes et couvre-sols – on obtient un effet de protection mutuelle contre le rayonnement solaire direct. Les plantes plus hautes projettent une ombre légère sur leurs voisines plus basses, tandis que les couvre-sols protègent le sol de la dessiccation.

Les guildes végétales, inspirées de la permaculture, constituent des associations particulièrement efficaces face aux conditions extrêmes. En regroupant des plantes aux systèmes racinaires complémentaires (superficiels, moyens et profonds), on optimise l’exploration du sol et l’utilisation des ressources hydriques. Par exemple, l’association d’une lavande (racines profondes), d’un hélichrysum (racines moyennes) et d’un sedum couvre-sol (racines superficielles) crée une communauté végétale résiliente et esthétique.

L’intégration de plantes indigènes adaptées au climat local renforce considérablement la résistance du jardin. Ces végétaux, naturellement sélectionnés par des siècles d’adaptation aux conditions locales, nécessitent généralement moins d’eau et d’entretien que leurs équivalents exotiques. Ils attirent par ailleurs une faune auxiliaire bénéfique qui contribue à l’équilibre global de l’écosystème jardinier, renforçant sa capacité à faire face aux stress environnementaux.

  • Préparation du sol riche en matière organique
  • Utilisation stratégique du paillage (organique ou minéral)
  • Création de microclimats favorables
  • Irrigation goutte-à-goutte et programmateurs intelligents
  • Technique du bassin de plantation
  • Collecte et stockage des eaux pluviales
  • Plantation en strates complémentaires
  • Guildes végétales aux systèmes racinaires diversifiés
  • Intégration de plantes indigènes adaptées

Le futur des jardins à l’ère du réchauffement climatique

Face à l’augmentation inéluctable des températures globales, nos jardins doivent évoluer pour devenir des modèles de résilience écologique. Les épisodes caniculaires dépassant les 40°C, autrefois exceptionnels, deviennent progressivement la norme dans de nombreuses régions. Cette nouvelle réalité climatique nous invite à repenser fondamentalement notre approche du jardinage, transformant une contrainte en opportunité d’innovation et de reconnexion avec des pratiques plus durables.

L’évolution des palettes végétales constitue l’un des aspects les plus visibles de cette transformation. Des régions traditionnellement tempérées adoptent progressivement des espèces méditerranéennes ou subtropicales capables de prospérer sous des températures élevées. Ce phénomène, déjà observable dans de nombreux jardins européens, s’accompagne d’une redécouverte de variétés locales historiquement cultivées dans des microclimats plus chauds. Les jardiniers avant-gardistes expérimentent avec des espèces provenant de régions au climat analogue à celui prévu pour leur zone dans les décennies à venir.

Les techniques traditionnelles de jardinage des régions arides connaissent un regain d’intérêt significatif. Des pratiques ancestrales comme les jardins creux (sunken gardens), les terrasses de culture en pierre sèche ou les systèmes d’irrigation par jarre enterrée (olla) sont revisitées à la lumière des connaissances scientifiques modernes. Ces méthodes, perfectionnées par des générations de jardiniers dans des environnements hostiles, offrent des solutions éprouvées pour faire face aux défis contemporains.

L’intégration de technologies innovantes permet d’optimiser davantage l’utilisation des ressources. Les capteurs d’humidité connectés, les systèmes d’irrigation pilotés par intelligence artificielle et les applications d’aide à la décision permettent une gestion ultra-précise de l’eau. Les matériaux de nouvelle génération comme les hydrogels biodégradables ou les paillis biosourcés améliorent significativement la rétention d’eau tout en préservant la santé des sols.

Vers des écosystèmes jardinés autonomes

Le concept de jardin-forêt ou forêt-jardin gagne en popularité comme modèle particulièrement résilient face aux températures extrêmes. En s’inspirant de la structure des écosystèmes forestiers naturels, ces jardins multicouches créent leur propre microclimat. La canopée des arbres tempère les variations thermiques, tandis que les strates inférieures bénéficient d’une humidité relative plus élevée. Des expérimentations menées dans diverses régions démontrent que la température interne d’un jardin-forêt peut être inférieure de 5 à 8°C à celle d’un jardin conventionnel pendant les périodes caniculaires.

L’approche régénérative du jardinage dépasse la simple durabilité pour viser la régénération active des écosystèmes. Au-delà de la conservation des ressources, cette philosophie cherche à améliorer la santé des sols, à augmenter la biodiversité et à renforcer la résilience globale du système. Des pratiques comme la culture sur buttes permanentes, le non-travail du sol et l’utilisation intensive de couvre-sols vivants transforment progressivement les jardins en puits de carbone actifs tout en améliorant leur capacité à résister aux stress thermiques.

La dimension sociale du jardinage prend également une importance croissante dans ce contexte de changement climatique. Les jardins partagés, les initiatives de végétalisation urbaine et les réseaux d’échange de connaissances et de matériel végétal constituent des réponses collectives aux défis environnementaux. Ces communautés de pratique facilitent l’expérimentation à grande échelle et l’adaptation rapide aux nouvelles conditions climatiques, tout en renforçant la résilience sociale face aux perturbations environnementales.

Préserver la biodiversité dans un climat en mutation

La conservation des espèces végétales menacées par le réchauffement climatique devient une mission essentielle pour les jardins du futur. Des initiatives comme les banques de graines communautaires, les collections ex situ de plantes vulnérables et les programmes de multiplication d’écotypes locaux adaptés à la chaleur contribuent à préserver le patrimoine génétique végétal. Les jardiniers passionnés jouent un rôle croissant dans ces efforts, transformant leurs espaces verts en refuges pour des variétés en voie de disparition dans leur habitat naturel.

L’intégration stratégique d’infrastructures vertes dans le tissu urbain représente une réponse systémique aux îlots de chaleur. Les toitures végétalisées, les murs végétaux et les corridors de fraîcheur plantés d’espèces thermotolérantes transforment progressivement les villes en éponges capables d’absorber et de tempérer les pics thermiques. Ces aménagements, au-delà de leur fonction climatique, créent des habitats pour la faune locale et améliorent significativement la qualité de vie des habitants.

La transmission des savoirs et l’éducation aux pratiques de jardinage adaptées aux nouvelles réalités climatiques constituent peut-être le défi le plus fondamental. Les jardins botaniques, les associations horticoles et les plateformes numériques spécialisées développent des programmes spécifiquement dédiés à cette problématique. En partageant expériences, succès et échecs, la communauté des jardiniers construit collectivement un corpus de connaissances adapté à ce nouveau paradigme climatique, préparant ainsi le terrain pour les générations futures.

  • Évolution des palettes végétales vers des espèces plus thermotolérantes
  • Redécouverte et adaptation des techniques traditionnelles des climats arides
  • Intégration des technologies intelligentes de gestion des ressources
  • Développement du modèle du jardin-forêt comme écosystème résilient
  • Approches régénératives visant l’amélioration active des sols
  • Dimension collective et sociale de l’adaptation aux changements
  • Conservation de la biodiversité végétale menacée
  • Infrastructures vertes urbaines comme solution systémique
  • Transmission des savoirs adaptés aux nouvelles réalités climatiques